Interventions et actions pédagogiques

La pédagogie

L'enseignement, la transmission, le partage d'expériences et de compétences sont au cœur des démarches de la compagnie et participent pleinement du projet théâtral.

Mickaël et Vladimir travaillent depuis plusieurs années pour des structures diverses auprès de public extrêmement variés (Université paris XII, Maison des Arts de Créteil, La Possible Echappée pour l'un, 1000 visages, CDN de Mulhouse, milieu carcéral pour l'autre) et interviennent conjointement depuis deux ans grâce au collectif La Réplique à la Friche Belle de Mai dans le cadre des laboratoires de recherches que proposent les Gymnases de l'Acteur.

Ils ont notamment dirigé un laboratoire sur la radicalisation en mai 2016 puis un autre sur la sexualtié en Octobre 2018

Mickaël a enseigné pendant 6 ans à l'université Paris Est Créteil / Paris XII et a créé la troupe de l'université. Avec 10 de ses élèves ils montent Pulvérisés d'Alexandra Badéa et obtiennent le prix de la mise en scène au festival de Cabourg, au festival Rideau Rouge de Sciences Po Paris, au fextival Paon D'or de Lille ainsi qu'au Festival d'Hiver d'HEC.

avec
Badre Sahli, Marie-Jocelyne Deslile, Bastien Labeyrie, Audrey Assdourian, Cyprien Beytout, Anouck Siboni, Maxence Merrir, Laura Ghelfi, Ali Foury Alihou Garba et Tatiana Proisy Lesnik

Mickaël a également enseigné pendant 7 ans via la Possible Echappée auprès de personnes en situation de handicap. Cette association intervient aujourd'hui dans une trentaine de centres. http://www.la-possible-echappee.fr/

Il créera deux spectacles professionnels avec quelques un des éléments issus de divers centres.

Etre(s), une pièce autour des héros et monstres shakespeariens pour 7 comédiens et danseurs

Ils se souviennent, un texte sur la mémoire qu'il écrit à partir des témoignages de plusieurs bénéficiaires des centres où il intervient.

Vladimir enseigne auprès de diverses structures, notamment 1000 visages créé par Houda Benyamina, et renouvelle sa collaboration avec la Filature de Mulhouse, Scène Nationale, avec qui il intervient en milieu scolaire mais aussi à la maison d'arrêt de Mulhouse.

Il y revendique un terrain d'exploration loin de toute contrainte de résultat. Un espace libre où il est autorisé voir recommandé de se tromper, d'explorer, d'aller trop loin, d'outrepasser les limites de notre art pour mieux le circonscrire, et rendre à ces mêmes limites leur dimension propre : infiniment extensibles.

Loin de toute contrainte de rendu, la pédagogie offre au créateur la possibilité de continuer à faire ses gammes, et à l'apprenant de les enrichir.

La pédagogie est une porte d'entrée sereine vers le plateau, un espace de liberté absolu pour l'expression de chacun, c'est pourquoi il me paraît essentiel d'intervenir dans tous secteurs. La maison d'arrêt de Mulhouse avec laquelle j'ai travaillé et avec laquelle nous retravaillerons est un exemple parmi d'autres.

À l'intérieur d'un milieu carcéral nous sommes parvenus à ouvrir des portes, à créer une évasion libre, légitime, nécessaire. Je me souviens d'un des co-détenus me disant suite à un exercice vocal que je proposais : "Ah non mais on a pas le droit de chanter ici". A quoi j'ai répondu que nous créons à chaque minute un nouvel ici, de nouvelles règles, où tout était possible. Cette convention de l'illimité, à portée de chacun.

La restitution a, comme à chaque fois d'ailleurs, été déterminante. Des co-détenus ayant pris pour habitude d'être nommés comme condamnés, se sont vus catalyseurs de joie et d'émotions pour l'équipe encadrante de la prison venus les applaudir. La magie de l'espace sacré a opéré. Des êtres se sont réincarnés.

Nos créations sont abordées avec la même ambition et les mêmes exigences que toutes nos activités de pédagogie, lesquelles sont un enrichissement exceptionnel offrant d'interroger et de réinterroger l'engagement, le plaisir, l'urgence, à chaque instant.